PLANTER DES VEGETAUX EN RACINES NUES

Les racines nues c’est quoi ?

Dans les pépinières, les végétaux peuvent être produits :

- En pot : on peut les replanter presque toute l’année, en dehors des périodes de canicule et de gel, mais de préférence en automne pour les plantes rustiques et au printemps pour les plus sensibles au froid ou à l’humidité hivernale.

- En motte de terre : il s’agit de plantes dont on protège les racines avec une « tontine » en toile de jute et/ou un grillage ou encore un panier plastique ajouré. Cela concerne les plantes qui ne supportent pas d’avoir une motte brisée, comme la plupart des conifères, plantes de terre de bruyères ou certains végétaux à feuillage persistant. Il faut absolument les planter en période de repos automnal ou hivernal.

- En racine nue : En pépinière, ces plantes sont délicatement arrachées sans terre autour des racines, en automne, période de repos végétatif, au plus tôt une dizaine de jours après la période de chute des feuilles. Ces végétaux peuvent uniquement être plantés en automne-hiver, avant leur redémarrage de printemps. On trouve parmi ces plantes une majorité de plantes non feuillées en hiver (caduques) et quelques jeunes plants persistants comme des plantes de haie, lauriers, buis, etc. Il existe aussi des rosiers en racines nues.

Quels sont les avantages à planter des racines nues ?

La plantation en racines nues présente de nombreux avantages :

- Plus économique : Le prix des plantes à racines nues est souvent inférieur à celui des plantes vendues en pot. En effet, une plante à racines nues demande moins d’intervention et de soins quotidiens qu’une plante en pot et son transport est moins coûteux car la plante est plus légère. En outre, il y a moins de frais de packaging car sa présentation en magasin est souvent réduite à une simple étiquette.

- Plus écologique : ces plantes sont souvent issues de pépinières locales, leur transport est donc moins long. La plantation des racines nues respecte les cycles de végétation : étant donné qu’on la plante lors de sa période de repos, on est sûr de s’inscrire dans une logique naturelle qui convient à la plante.

- Meilleur enracinement : « A la Sainte Catherine, tout bois prend racine ». Ce vieil adage nous explique que les racines nues plantées en automne, traditionnellement autour de la sainte Catherine, reprennent facilement, s’enracinent bien, car on respecte leur cycle saisonnier. Que ce soit pour une racine nue ou un conteneur, le fait de planter en automne permet de gagner quasiment un an de végétation et limite les besoins de la plante en eau l’été suivant, car elle est vite enracinée au printemps et plus autonome la saison estivale arrivée.

Les règles de base à respecter pour planter des racines nues ?

- Plantez en automne ou en hiver, en dehors des périodes où le sol est gelé, avant le démarrage de la végétation printanière. Choisissez une journée pas trop humide au niveau du sol. En cas de sol détrempé, il vaut mieux attendre qu’il se ressuie un peu.

- Avant la plantation, stockez les racines nues dans du sable humidifié ou de la terre souple remuée. Ne laissez pas les racines sécher, ne les exposez ni au soleil, ni à la chaleur ou au vent, car une demi-heure de ce traitement peut, au mieux, retarder la reprise d’un mois. Transportez-les dans un sac opaque très légèrement mouillé ou un linge humide. Il est possible de mettre vos racines nues en jauge dans un tas de sable, un bac à sable ou une poubelle. L’emplacement idéal pour une conservation de plusieurs semaines sera à l'abri du soleil et du vent, dans un endroit frais. Le fait de pencher les plantes vers le nord réduit également les risques de montées de sève trop précoces.

Les 10 étapes pour réussir la plantation d’une plante en racine nue

1. Taillez net les parties cassées des racines et préservez au maximum les petites racines chevelues appelées radicelles. On appelle cette opération de taille "l’habillage des racines".
2.  Taillez la partie aérienne pour pré-former la plante si nécessaire, avec pour un arbre, 3 à 5 branches bien placées, équilibrées dans le diamètre et la longueur. La taille permet aussi de respecter un équilibre racines/branches, car s’il y a peu de racines, elles pourraient avoir plus de difficultés à alimenter de trop nombreuses et/ou très longues branches.
3. Faites un trou large de 80 cm environ, profond de 40 cm et si possible décompacté sur 6cm. Enlevez l'herbe de surface, à évacuer au compost. Gardez la terre de surface des 20-30 premiers centimètres de côté, par exemple sur une bâche, pour la remettre au même endroit à la fin, car cette terre arable plus foncée et riche en humus, ne doit pas être enfouie, afin de respecter et ne pas détruire les habitants et l’équilibre de la vie du sol.

4. Vous pouvez praliner les racines nues de votre arbre ou arbuste avant sa plantation, afin de bien les protéger de l’air et faire adhérer la terre. Utilisez un pralin du commerce ou un mélange boueux de terre, d'eau et d'un peu de bouse de vache idéalement ou de fumier décomposé, voire de compost ou de fertilisant naturel.
 

5. Si le lieu de plantation est venteux, enfoncez un tuteur à peine décalé du milieu du trou pour qu'il soit proche du tronc au final et bien stable, de préférence piqué dans la terre non remuée du fond.
 

6. Laissez la terre du fond en place en la décompactant à la fourche bêche par exemple, pour éviter de faire une piscine au bord lisses et imperméables, ce qui se produit facilement dans les sols argileux.  Si les racines de votre arbre sont étalées, vous pouvez laisser de la terre non remuée sous les racines, au centre du trou, ce qui permettra de poser les racines étalées sur un cône de sol incliné et bien stable, qui ne va pas trop s'enfoncer par la suite. Si la racine plonge droit et forme un pivot, il faut décompacter toute la terre. 

7. Calculez la hauteur à la quelle il faut installer votre plante. Testez la position de l'arbre dans le trou, le bourrelet de greffe devant (un tuteur ou manche d'outil en travers du trou permet de bien estimer le niveau de terre final vis à vis de la base du tronc). En effet, le collet de la plante (partie à la base du tronc ou des branches) ne doit être que très peu enterré et positionné au-dessus du niveau du sol. Le bourrelet de greffe de la base du tronc, s’il y en a un, doit dépasser de la surface du sol et sera tourné de préférence vers le nord.

8. Positionnez votre arbre sur un lit de terre affinée, avec les racines délicatement étalées, légèrement dirigées vers le bas. Recouvrez les racines de terre fine mélangée à du compost ou fertilisant naturel et tassez sans excès, de préférence avec les mains ou à la limite avec les pieds, sans trop écraser le sol et risquer de former une semelle imperméable et asphyxiante.

9. Formez une large cuvette de terre sur le pourtour du trou, destinée à bien retenir 15 à 20 litres d’eau à chaque arrosage pour un arbre, 10-15 litres environ pour un arbuste. Vous pouvez arroser une première fois pour faire descendre la terre dans les interstices, puis recouvrir les trous formés par de la terre fine. Arrosez généreusement, comblez les trous et racines découvertes si nécessaire. Couvrez de paillage si le sol n’est pas trop froid ou attendez puis paillez dès que le sol est réchauffé au printemps.

10. Attachez votre arbre au tuteur avec un collier caoutchouc spécial ou un lien non blessant dont il faudra élargir l'étreinte chaque année et garder 2 à 4 ans environ (on le garde plus longtemps sur un arbre déjà formé en haute tige que sur un tout jeune arbre). Un mouvement latéral de 5° maximum environ est toléré, ce qui favorise l'endurcissement des racines.

Pensez par la suite à arroser votre arbre dès que nécessaire tout au long de la première année. A vos outils pour vos premières plantations de racines nues, et n’hésitez pas à demander conseil à nos coachs pour la suite des opérations !